e dédie ces pages : à ma mère Violette morte à 23 ans, à mes camarades tombés dans les Maquis de Haute-Savoie, du Vercors et du Mont-Mouchet, à Raymond Queneau qui fit la courte échelle à mes premiers poèmes, à Tsou ma muse l’alexandrine, à mes enfants, aux enfants de mes enfants et enfin au dernier de la classe, celui qui écrit des poèmes pendant les cours de mathématique ». Telles sont les premières phrases du dernier livre de poèmes publié l’an dernier par Jean-Pierre Rosnay qui s’intitule : « Fragments et reliefs ». Va-t-il devenir citoyen camarécois, le Jean-Pierre de la radio et de la télévision, celui qui a, à bon nombre d’entre nous, fait découvrir la poésie devant le petit écran ? « Pas de suite, dans quelques années peut-être », s’empresse-t-il de répondre, le Club des poètes, à Paris, rue de Bourgogne c’est son coeur, son âme qui sont dans cette réalisation; c’est le point de rencontre incontournable pour tout poète en herbe qui souhaite acquérir un petit début de notoriété et entrevoir un début de reconnaissance pour l’oeuvre réalisée. Aragon, Pablo Néruda y ont été les premiers déclamés au sein de cette institution, ou tout en se restaurant, on peut écouter ce qui se fait de mieux en poésie et bien-sûr être les premiers témoins de ceux qui, demain, seront qui des Boris Vian, qui des Henri Michaud. Nous les avons rencontré Jean-Pierre et sa muse Marcelle, dans ce petit « penty » qu’ils viennent d’acquérir à Kerguélen, heureux de s’y trouver dans cet extrême bout de la Bretagne qu’ils ont découvert il y a quelques vingt années à l’occasion du cinquantième anniversaire de la mort de Saint-Pol Roux et pour lequel leur fille Sabine avait réaliser un mémoire. Ils soupçonnent aussi leur ami et peintre Bernard Rivière récemment disparu, de leur avoir fait rencontrer un univers où beauté des paysages et rêves sont étroitement associés, où l’inspiration est beaucoup plus féconde. Marcelle, celle par qui naît l’émotion, celle qui sait par le récit refléter les sentiments du poète, est aussi la soeur du chanteur Georges Moustaki. Mais ils ne quitteront pas Camaret sans rendre hommage à leur ami Bernard Rivière. Pour cela, une soirée poétique est en cours de préparation où sera dit des poèmes que le peintre aimait, cette soirée étant programmée dans les premiers jours de septembre. Jean-Pierre Rosnay transporte sa muse Marcelle dans sa carriole de jardin.
via Le Télégramme – Archives – Camaret cité des artistes : Jean-Pierre Rosnay est parmi nous !.