Enfants qui déjà prenez place
Quand vous aurez grandi
Au point d’être conscients
Du mal du temps qui passe
Et s’arrache de nous
Plus mal qu’un pansement
Vous qui pousserez de l’avant
Nos vieux rêves de liberté
Enfants
Consultez quelquefois les miroirs
du passé
Et vous y relirez
Les traits de ces visages
Qu’un temps nous avons habités
Enfants gentils marins des traversées prochaines
Ayez une pensée de sel pour nos vieux équipages
Lorsque vous voguerez debout vers le même naufrage
Où debout nous aurons sombré
Jean-Pierre Rosnay