Jean-Pierre Rosnay, poète français.
Né à Lyon en 1926, Jean-Pierre Rosnay avait perdu sa mère, Violette, à l’âge de 5 ans. Cette blessure marquera toute son oeuvre, de même que l’expérience de la Résistance dans laquelle il s’engage en 1941, à 15 ans et demi. Arrêté par Klaus Barbie, il est emprisonné plusieurs mois, mais réussit à s’évader et reprend le combat jusqu’en 1945. C’est peu avant cette date qu’il découvre la poésie. Un oncle instituteur qui perd la vue lui demande de lui lire des poèmes à voix haute. La magie des mots opère, le jeune Rosnay est envoûté. A 17 ans, son premier poème est diffusé sur Radio Londres.
Après la guerre, Rosnay fonde les Jeunes auteurs réunis (JAR), un mouvement doublé d’une maison d’édition autour desquels gravitent entre autres Georges Moustaki – dont Rosnay a épousé la soeur, Marcelle dite « Tsou » -, Guy Bedos ou Georges Brassens. Au début des années 1950, les JAR organisent des « scandales poétiques » d’inspiration vaguement surréaliste. Leur idée est de rendre la poésie plus accessible, et même, dit Rosnay, « contagieuse et inévitable ». Proche de Cocteau, Rosnay l’est aussi de Queneau. Le père de Zazie préfacera d’ailleurs son premier livre, Le Treizième Apôtre, sorti chez Gallimard, en 1957.
A cette époque, Jean-Pierre Rosnay réalise pour la radio et la télévision ses premières émissions baptisées « Le Club des poètes ». C’est ainsi qu’il appellera aussi plus tard sa brasserie de la rue de Bourgogne, à Paris. De Louis Aragon à Pablo Neruda, ce lieu verra passer les plus grands noms de la poésie. Aujourd’hui encore, musiciens, poètes et amis s’y donnent rendez-vous.
Simple et limpide, la poésie de Jean-Pierre Rosnay s’attache à ce qui constituait à ses yeux l’essentiel, amours, enfants, rejet de la violence. Il s’agit, écrit-il, de « ne pas se laisser emporter par le courant », de « tenir la dragée haute à ses faiblesses ». Parmi ses recueils, signalons notamment Les Cheveux dans les yeux (JAR), Les Diagonales (Gallimard) ou Danger, falaises instables (Club des poètes).